Des bibliothèques dans la cité, loin d’être en manque d’idées
L’initiative Bibliothèques dans la cité, propulsée par la Bibliothèque Publique d’Information (Bpi), se présente sous la forme d’une plateforme à destination des professionnels, destinée à collecter les retours des différentes expériences réalisées par les établissements de prêt. Fédérateur et stimulant, le site pourrait bien profiter en dernier lieu aux usagers, par la multiplication des initiatives originales.
La bibliothèque Saint-Sever de Rouen, zigazou76, CC BY 2.0
Lancé fin novembre, le site veut d’abord collecter et rassembler des « fiches action » : des comptes-rendus un peu formalisés, « centrés sur les projets des différentes bibliothèques, dans la perspective de travailler avec des publics éloignés de la lecture » explique Philippe Colomb, de la délégation à la coopération de la Bpi. L’objectif réside dans un accès simplifié aux bibliothèques par des publics exclus, souvent de la société elle-même : « personnes en situation de handicap, sans abri, souffrant de solitude, non-francophones, âgées et isolées, jeunes, étrangères en situation irrégulière, en reconversion professionnelle, illettrées ou en voie de paupérisation » détaille le site.
Du côté des actions, Bibliothèques dans la cité a vocation à accumuler les initiatives pragmatiques, « même les plus petites actions », que chacun pourra ensuite s’approprier. « Ce qu’on ne voulait pas, c’était d’un site où la Bpi viendrait, seule, avec ses idées » souligne le responsable du projet, qui souhaite mettre en avant l’idée d’inclusion.
Le prolongement des journées professionnelles qui rassemblent des bibliothécaires, à la façon de celle, organisée la Bibliothèque municipale de Grenoble et la Bpi le 14 juin dernier, et consacrée à la précarité, l’exclusion et les bibliothèques. Des rendez-vous qui dépassent les frontières de l’Hexagone, puisque les situations des bibliothèques brésiliennes, au milieu des favelas, ou l’expérience de Fred Gitner, directeur adjoint des bibliothèques du Queens, ont été évoquées.
La fracture numérique, souvent évoquée, est une préoccupation pour les bibliothécaires : la 3e journée interprofessionnelle coorganisée par la Bpi, vraisemblablement en Bretagne, se penchera sur les enjeux qu’elle soulève. « La Bpi propose des rendez-vous, Déclics informatiques, destinés aux publics bloqués avec l’usage de la technologie et du numérique », cite en exemple Philippe Colomb. Lorsqu’on l’interroge sur le tarif de la prestation, c’est avec plaisir que l’on entend : « La bibliothèque est vue comme un lieu de gratuité, et c’est la raison pour laquelle ces actions sociales sont possibles. Il n’y a pas de questions de rentabilité. »
Les 3 collègues affairés sur Bibliothèques dans la cité souhaitent que les établissements de prêt fournissent eux-mêmes, à terme, les contenus du site : « Ce n’est pas parce que les événements ne sont pas énormes qu’il ne faut pas les raconter », assure encore Philippe Colomb. Une page Facebook, Bpi pour les professionnels, vient compléter le dispositif, qui n’attend plus que la participation de chaque professionnel.
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